Là-bas

Six morceaux de sucre, dispersés à côté du lit, jetés comme les dés; d’une nuance feuille-morte-citrouille, la douceur se trouve en route pour le repos, le sommeil, je dansote sur la pointe de pieds pour ne m’y enliser pas, aux pieds légers je me glisse à travers le champs de faux pas sans succomber à la tentation caramelisée, je résiste et ne perds pas pied, je me lance sur le lit et m’étends de tout mon long et cœur sur le matelas fidèle, m’enfonce dans le support malléable; il me plaît sub rosa, le miel m’inclut et me garde et me berce. L’ambre, miel de fortune, il me nourrit comme un agent dormant.

Là-bas je me trouve jeté par terre, terrassé par eux sans noms, sur un sol battu, goudronné, il s’en faut seulement les plumes pour compléter le supplice, je suis fini à moitié. Tout proche de moi il y a des lunettes anaglyphiques, rouge-cyan, collées au bitume, presque amalgamées et consumées malgré le temps qui n’apporte rien que la neige humide et autres formes de précipitation, toutes misérables, toutes lourdes quand la nuit tombe. C’est une cameradie par la vexation, contre la fureur à tous crins qui nous drape et nous donne désormais un souvenir du temps inamical, des coups de pied et la tache de sang, des écorchures et une déchirure superficielle. Je me trouve privé de ma fierté, il faut se recouvrir, se lécher les doigts contre cela, les circonstances contraignantes et désagréables.

Le dos martelé, abaissé, ils y dansent. Il est commode d’entretenir un rapport avec un compagnon d’infortune et de se batifoler en commun. Par un dépôt ambrifère on peut se préserver, ajouter foi aux promesses d’enfance, se reculer du feu, fer, bitume; les couleurs versées devant la porte d’école de l’Époque de Fondateurs, derrière l’église du Moyen Âge, parmi les factions contemporaines. Mis bout à bout, où sont les différences entre le gris pierre de l’institut de l’éducation et le son de sable de l’institution religieuse, tous les deux des maisons respectives d’un Dieu fâché et rigide, et la couleur jaune-brun foncée de la sécrétion par des conifères dont ils parlent si beaucoup?

Par une feuille cramoisie qui atteste de l’automne quand le ciel a pleuré des larmes de joie, un baiser d’oiseau, le revêtement du trottoir apparait ensoleillé et vif, presque souple pour pouvoir dormir. Il faut se tient en garde pour la beauté, la conquérir dans la vie, car elle n’y laisse simplement. L’oléorésine se durcit de même façon par vieillissement comme le jeune coude à coude avec le sucre.

Category: Billed, Stemninger | Tags: , , , , | estienne210 Comment »


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